samedi 21 janvier 2012

Politique religieuse depuis la révolution culturelle


Texte de Thomas Modharaei


"Politique religieuse depuis la révolution culturelle (1966-1976)".  Politique officielle de la République Populaire de Chine, disponible sur le site de l'Ambassade de Chine en France.


Étendue sur un vaste territoire de presque 10 millions de kilomètres carrés, sa population est très disparate d’une région à l’autre. Chaque région a ses spécificités historiques et a été plus ou moins marquée par l’influence de certaines religions. Finalement, depuis 1978, cinq religions sont officiellement reconnues par l’État ; ce dernier reconnaît 100 millions d’adeptes sur l’ensemble de son territoire. 


Ce document officiel, publié sur le site de l’ambassade de Chine en France, propose un panorama très général du statut des religions en Chine. Il n’est pas anodin que la publication, sur un site français, nous présente toutefois une vision édulcorée de la situation, lissée conformément à certaines mœurs et exigences occidentales. 



L’État chinois, d’après la Constitution, offre à ses citoyens la « liberté de croyance religieuse ». À cet égard chacun est libre de pratiquer ou pas sa religion et ne pourra être contraint d’aucune manière dans son attitude. Le citoyen chinois, indépendamment de son statut religieux, est légalement éligible à toutes les fonctions. La discrimination pour des motifs religieux est toujours et partout condamnable ; en application des « Dispositions relatives aux affaires religieuses », l’État et son administration respectent officiellement ces règles de bonne conduite depuis 2005. À l’image des rapports qui doivent idéalement existés entre citoyens, toutes les religions reconnues, mises un pied d’égalité, « coexistent en harmonie sans aucun conflit ». L’éducation, socle de cette compréhension du citoyen, reste à cet égard totalement indépendante de la croyance et des pratiques religieuses.  Toutefois, eu égard sans doute aux craintes de débordements, l’État, pour se laisser une marge d’action, ne protège seulement la pratique religieuse dite « normale ». 
Aussi, toute pratique religieuse doit s’intégrer aux exigences et à l’organisation existante de la société chinoise. La politique religieuse est explicitement une affaire de politique intérieure et toute influence extérieure - à l’image de la papauté pour les catholiques - ne sera admise en Chine. 

Les organisations religieuses nationales sont au nombre sept. Sous conditions de se subordonner aux lois de l’État, ces organisations pour s’organiser et agir comme bon leur semble ; selon les besoins, elles ouvrent des écoles théologiques et participent à la diffusion des textes sacrés. L’État chinois mène une politique, pour accroître la représentativité de l’État, qui cherche à intégrer la voie de ces associations aux institutions ; cette politique de dialogue permet aussi d’entretenir un dialogue international avec des organisations religieuses étrangères. 


Le bouddhisme, arrivé d’Inde au 1er siècle apr. J.-C. est divisé en trois branches doctrinales qui représente aussi un division régionale particulière. « Les Mongols, les Yugur, les Monba et les Tu sont adeptes du bouddhisme tibétain pour un total de fidèles de 7,6 millions de personnes. […] Les Dai, les Blang, les De’ang et les Va adhèrent au bouddhisme pâli, soit 1,5 million de fidèles. On dénombre 13 000 temples bouddhistes. 
Le taoïsme s’est lui constitué au IIe siècle apr. J.-C. Il a particulièrement influencé la culture chinoise en préconisant un culte de la nature et des ancêtres, deux thèmes précieux dans la tradition du pays. On dénombre 1500 temples. 
L’islam est arrivé au VIIe siècle, les contacts du monde musulman avec l’Inde et la Chine ont ensuite été fréquents ; Gengis Khan s’étant par exemple converti à l’islam. Les Chinois musulmans appartiennent en majorité au sunnisme, premier groupe en nombre de croyants de l’Islam. 
Le catholicisme est arrivé dans la région une première fois vers le VIIe siècle, mais s’est plus largement imposé à partir 1840, à la fin de la guerre de l’Opium qui opposait l’Empire britannique à la Chine. On dénombre 5000 églises pour 5 millions de pratiquants. 
Le protestantisme s’est finalement imposé au XIXe siècle. Bien plus nombreux que les catholiques, les protestants sont au nombre de 20 millions, voire plus. Le développement du protestantisme a été plutôt rural ; son dynamisme est lié au zèle religieux de deux associations : l’Association des protestants de Chine et le Comité national du mouvement patriotique pour la triple autonomie des protestants chinois. 


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