dimanche 12 février 2012

La posture de l’arbre: zhanzhuang


Texte de Stéphanie Leboeuf


Chenault Marceau , « La posture de l'arbre : zhanzhuang », Staps, 2010/3 n° 89, p. 29-41.


Marceau Chenault est doctorant en Science de l’éducation motrice de l’Université d’Orleans. Il occupe présentement le poste d’enseignant et de postdoctorant au College of Physical Education and Health à Shanghai. Son champ de spécialisation porte sur l’approche psycho-phénoménologique des états de conscience du corps dans la pratique traditionnelle chinoise du qigong. Ce présent texte s’inscrit donc dans la continuité de l’œuvre de l’auteur. Il s’agit ici d’un texte descriptif d’une technique du corps, le zhanzhuang, basé sur ses observations. L’auteur tente de fournir de nouvelles données, alimentant ainsi la réflexion sur la conscience du corps dans l’éducation physique.


Le qigong, exercice de souffle trouvant ses origines dans un texte pour médecins et acupuncteurs datant de 2600 avant notre ère, serait à la base des arts martiaux. Cet art s’est diffusé en France au cours des années 1980, où la population, soucieuse d’entretenir une bonne santé l’a rapidement accueilli. Par une étude en trois temps de la technique du corps zhanzhuang, soit à travers des textes de vulgarisation datant des années 1990, des pratiques dans une école d’arts martiaux en France et des discours de pratiquants en France, l’auteur tente d’apporter des données significatives quant aux expériences vécues par les participants. Il tente de circonscrire les éléments essentiels de leur conception de cet art. Ce texte n’avance pas de nouveaux arguments sur le qigong, il ne fait qu’apporter de nouvelles données sur le sujet.



Après avoir fait l’analyse de quatre ouvrages de vulgarisation, l’auteur en conclut que le zhanzhuang est un exercice fondamental dans la pratique du qigong, car il permet d’agir positivement sur les plans physique, émotionnel et mental en procurant détente et équilibre. Pour cela, le pratiquant doit avoir et veiller à garder une bonne posture propice à l’ouverture de certaines circulations internes du corps. De plus, ces ouvrages révèlent que « la posture de l’arbre » repose, tout comme le qigong, sur le dynamisme du Qi basé sur le concept chinois de former un tout avec l’univers. De plus, cette posture transforme métaphoriquement le paysage intérieur du corps en paysage cosmologique, conception héritée du taoïsme.


L’observation de la pratique d’une école d’arts martiaux informe sur l’exécution du zhanzhuang, en d’autres mots, la posture à adopter qui est simple, mais très difficile à garder. Il faut, lorsque la posture devient plus confortable, que le pratiquant entretienne une tension pour avoir un sentiment de progression et de plaisir.


Enfin, les discours des pratiquants permettent à l’auteur d’observer les différents sens donnés à la posture de l’arbre catégorisé en quatre finalités, soit martial, thérapeutique, spirituelle et mieux-être. La visée martiale demande plus de tension, de concentration et de condensation du flux d’énergie et optimise, grâce au zhanzhuang, les réflexes offensifs et défensifs. La visée thérapeutique, demande aussi des tensions est un aide au ressourcement, puisqu’il laisse circuler et diffuser plus librement le Qi et le flux d’énergie. La visée spirituelle laisse place à la relaxation, à la détente tout en étant dans un état de concentration et de condensation du flux d’énergie. La visée de mieux-être offre elle aussi un sentiment de relaxation, mais procure un état de ressourcement, laissant circuler le Qi facilement.


En conclusion, les trois niveaux d’observation montrent les bienfaits de la pratique du zhanzhuang tant au niveau spirituel (atténue le stress et la fatigue) qu’au niveau physique (renforcement musculaire). La pratique du zhanzhuang, offre un support pour constituer une expérience personnelle à partir d’un mythe collectif. Elle servira, dans le cadre du cours, à comprendre les motivations de la population chinoise quant à la pratique du qigong, puisque le zhanzhuang constitue une technique de cet art.

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