lundi 4 mars 2013

Embodying Utopia


Texte de Sabrina Godon

Titre: "Embodying Utopia: Charisma in the post-Mao Qigong Craze"
Parution : Nova Religio: The Journal of Alternative and Emergent Religions, Volume 12, No 2, Novembre 2008
L’auteur de ce texte, Dr. David A. Palmer, travaille en ce moment à l’Université de Hong Kong en tant qu’enseignant. Il se spécialise en anthropologie socioculturelle, en religions et spiritualités, la culture traditionnelle et la société en Chine contemporaine, etc. Il s’intéresse en ce moment à la culture de bénévolence existante en lien avec l’héritage de la culture traditionnelle et cosmopolite. 

Dr. Palmer explique dans son travail la popularité du Qi Gong en Chine durant les deux dernières décennies du 20e siècle à travers les acteurs qui ont su soutenir cette vague, soit les grands maîtres et les élèves. Liés à une situation socioculturelle particulière à la Chine, le Qi Gong a pu survivre jusqu’à l’écrasement volontaire du Falun Gong par l’État. Principalement, il cherche à montrer comment le charisme des grands maîtres a joué un rôle crucial pour attirer des milliers de personnes, un charisme dépendant de la force du maître à faire briller l’aspect surnaturel du Qi Gong. Ce texte s’inscrit dans ses études des mouvements spirituels et comment ces mouvements affectent la société chinoise. Il permet, dans le cadre de notre cours, de montrer l’aspect spirituel du Qi Gong et de voir son fonctionnement. 



Pour cette analyse du phénomène du Qi Gong, l’auteur se base partiellement sur ses expériences en Chine, que ce soit sa propre pratique du Qi Gong ou le cheminement de quelques-unes de ses connaissances. Ces exemples servent de tremplin pour expliquer sa théorie sur l’importance du charisme et de l’accessibilité du pouvoir mystique du Qi Gong pour les gens communs chinois. Fidèle à sa spécialité, il rappelle aussi les facteurs socioculturels qui ont influencés l’émergence et la prospérité de la vague. Il utilise quelques explications inspirées par d’autres auteurs également. 

En résumé, Palmer soutient que les grands maîtres de Qi Gong ont pu perpétuer leur popularité par deux éléments : le côté surnaturel du Qi Gong et son accessibilité au commun des mortels. En effet, le Qi rend possible des résultats extraordinaires et ne demande pas une croyance aveugle : en suivant une série de gestes lors d’une routine, un individu peut sentir son ‘Qi’ physiquement et le diriger. De plus, une fois cette routine établie, n’importe qui peut ensuite transmettre ses compétences à un autre groupe. Dans ce sens, le charisme du grand maître dépend de son Qi et de sa capacité à le manipuler. C’est aussi parce que la sensation que procure la projection du Qi vers un individu est nouvelle dans l’expérience humaine que l’individu est autant attiré par celle-ci. Les grands maîtres ont également usé d’un système de recrutement habile, débutant par de petits groupes locaux enseignant à des ateliers de bas niveaux, conjointement avec les autorités municipales. Les meilleurs élèves pouvaient enseigner aux autres et quelques-uns recevaient une formation du grand maître en personne, apprenant à gérer la « machine ».  Bien sûr, le soutien du Parti Communiste, ainsi que des communautés scientifiques ont aussi été un facteur crucial pour que ces grands maîtres puissent jouir d’une grande notoriété. 

Je crois que ce texte permet de comprendre dans quel sens le Qi Gong peut être perçue une religion, tout en n’étant pas une. D’une part, l’organisation d’un système dans lequel les grands maîtres peuvent dispenser leurs connaissances (et profiter des gens) rappelle celle de toutes grandes religions. D’autre part, il y a souvent un aspect surnaturel ou inexpliqué dans les religions, selon moi, qui est également présent dans le Qi Gong. Enfin, la promesse d’une amélioration de la vie qu’apporte le Qi Gong explique l’engouement pour ce dernier.  

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