vendredi 8 mars 2013

Falun Gong, la tentation du politique


Texte rédigé par Catherine Forget

Palmer, David. « Falun Gong, la tentation du politique », Critique internationale, no 11, avril 2001, p. 36-43.

David A. Palmer est spécialisé en anthropologie socio culturel, en religion, spiritualité et culture traditionnelle dans le Chine contemporaine. Également, il est responsable du centre EFEO depuis 2004, ainsi que membre du GSRL et du CECMC. Dans le texte Falun Gong : la tentation du politique, l’auteur se base sur des études déjà existantes pour ensuite procéder à une analyse de l’évolution de la place du Falun Gong dans la société chinoise selon le PCC. La question principale dans son texte est : Comment est- ce que le falun gong est devenu le principal mouvement d’opposition en Chine et pourquoi inspire t’il la crainte aux détenteurs du pouvoir?

Dans son texte, Palmer présente l’évolution de la perception qu’a le PCC sur le qigong et le falun gong à travers les années. Arrivé au pouvoir en 1949, le PCC  imposa une dure répression contre les religions « réactionnaires». Ce monde ne disparut point de la société chinoise, mais se reconstitua sous «le couvert des techniques de gymnastique respiratoire et de méditation». Écartant les éléments religieux qui leur étaient associés, beaucoup de dirigeants du PCC devinrent des adeptes du qigong. Étant vue comme des thérapies populaires traditionnelles, le qigong était très bien vue comparativement à la médecine moderne, qui était jugé trop « occidentale» et aida grandement à la diffusion du qigong jusqu’à la Révolution culturelle, où « les institutions officielles de qigong furent fermées au milieu des années soixante» pour cause de diffusion de «superstitions féodales».

Dès le début des années soixante-dix,  la pratique collective du qigong dans les parcs allait permettre une propagation très rapide. Le qigong était vue comme « une forme de prévention et de thérapie efficace et accessible aux masses, qui pourrait améliorer l’état de santé de la population sans nécessiter d’investissements publics.» Des aptitudes sensationnalistes étaient même ventées par le mouvement.
Cependant, c’est au début des années 90 que le falun gong fut son entré avec son maître charismatique, Li Hongzhi. La grande innovation de cette pratique fut de combiner ces techniques corporelles et une doctrine moraliste, messianiste et apocalyptique. En même temps, des chercheurs commencèrent à dénoncer la réapparition de pratiques religieuses sectaires. De ce fait, le gouvernement lança en 1996 une campagne de rectification des associations de qigong, retirant la reconnaissance officielle aux écoles qui s’éloignent trop du marxisme. Cependant, le falun gong résista et poursuivi son expansion et poussa le qigong dans une direction sectaire et religieuse. Les affinités avec les sectes hétérodoxes furent entre autre, le mode de propagation et l’idéal de statut universel. Malgré le regain pour le superstitieux, l’état chinois tenait à la gymnastique respiratoire peu couteuse pour sa population vieillissante et n’ose pas trop intervenir. Cependant, la manifestation de 1999 devant le siège central du pouvoir du parti fait en sorte que le PCC décrète l’interdiction du falun gong et le mouvement devient clandestin.  
Palmer fait ressortit l’idée que le falun gong ne fait que révéler des problèmes de fond qui ne sont toujours pas résolus. Premièrement, malgré le matérialisme prôné par le marxisme, il faut prendre compte que la vie spirituelle demeure importante au sein de la population. Le qigong était devenue un chemin facile pour exprimer ce besoin, cependant avec l’interdiction de cette pratique, la crise de la foi est toujours présente. Deuxièmement, la société civile est affaiblie. Alors que la sphère économique s’est développée, le qigong et le falun gong permis à la population de trouver une certaine cohésion à travers les rassemblements.   

Le texte de David Palmer nous permet de mieux cerner les raisons de l’État pour classer le qigong et le falun gong dans les organismes sectaires. Donner le nom de secte à un organisme est un moyen simple pour le gouvernement chinois de se dégager des épreuves problématiques que ces dernières pourront éventuellement causés. 

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