samedi 16 mars 2013

« Falun Gong : la tentation du politique »

Texte rédigé par Caroline Flocari

Palmer, David. « Falun Gong :  la tentation du politique », Critique internationale, no 11, avril 2001, p. 36-43.

    L’article « Falun Gong : la tentation du politique » écrit par David Palmer nous présente de façon concise le développement de ce mouvement et ses implications sociopolitiques.  L’auteur est sinologue spécialisé en anthropologie sociale.  Il a obtenu son doctorat à l’École Pratique des Hautes Études à Paris en 2002,  et a fait plusieurs ethnographies sur le terrain, que ce soit en Chine ou ailleurs.  Il est un spécialiste des mouvements spirituels, religieux, sociaux, de la société civile et des mouvements traditionnels de la Chine contemporaine.  Il a d’ailleurs plusieurs monographies au sujet de la religion en Chine.  Le texte étudié aujourd’hui s’inscrit donc dans le champ de spécialisation de David Palmer.  

    Dans son article, il commence par nous présenter un bref historique des mouvements sectaires en Chine ainsi que leur lien avec la rébellion et la politique.  Il discute entre autres des mouvements du Lotus Blanc avec plusieurs exemples datant de diverses périodes.  Les exemples présentés vont de la dynastie Ming à la prise du pouvoir par le Parti Communiste en 1949.


    Ensuite, il entreprend une analyse de ces mêmes mouvements sectaires sous le joug du communisme.  On explique que, malgré le désir des communistes d’éradiquer la religion, la plupart des groupes religieux n’ont pas disparus.  Puis, le religieux connut une résurgence à travers le qigong.  Durant l’époque communiste, le qigong prit une forme scientifique qui assurait sa validité et sa modernité.  Dès 1979, on assiste aux débuts de la fièvre du qigong, où on voit des guérisons miraculeuses, des recherches scientifiques encensant le mouvement et l’accès maintenant facile aux pouvoirs mystiques jadis réservés aux maîtres.  En 1987 le mouvement atteignit son paroxysme, et qu’une expérience faite avec le maître Yan Xin rendit finalement l’État suspicieux du mouvement.  Il utilise aussi l’exemple du maître Zhang Hongbao pour démontrer le côté politique de l’organisation et la corruption qui commençaient à sévir parmi les maîtres et les adeptes.  Cet exemple sert de transition vers le Falun Gong.

    Le Falun Gong est rapidement présenté dans le texte, avec un bref historique sur Li Hongzhi.  En 1996, l’État veut remanier les mouvements rattachés au qigong.  Le gouvernement retire donc le droit de pratique aux groupes trop loin de l’idéologie du parti, dont le Falun Gong.  Puis, vient ensuite la grande manifestation du Falun Gong d’avril 1999.  Cette manifestation montre que le mouvement a du pouvoir, qu’il peut (et veut) utiliser de son influence dans le monde politique.  

    David Palmer arrive à la conclusion que la répression du Falun Gong a eue des répercussions.  Celles-ci sont dues au Falun Gong mais aussi au qigong, des années 1950 à son engouement dans les années 1980.  Il affirme que la Chine a un soif de vie spirituelle après les tentatives d’éradication religieuse sous le communisme.  Il utilise le terme chinois « crise de foi » pour illustrer son propos.  On identifie aussi un problème de société civile comme racine des problèmes de foi.  Selon lui, la société civile a encore peu d’espaces de liberté.  Le qigong et le Falun Gong ont permis un espace de socialisation, mais ceux-ci ne sont pas du tout autonome vis-à-vis l’État et du fait politique.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire