samedi 13 avril 2013

American missionaries

Texte de Godon Sabrina
 
Titre: American missionaries, Sun Yat-Sen, and the Chinese Revolution

Parution: Pacific Historical Review, Vol. 47, No. 2, May, 1978, pp. 261-282

Michael V. Metallo, décédé en septembre 2007, enseignait à Providence College à Rhode Island, États-Unis, depuis 1967. Il a aidé à créer le programme d’études est-asiatiques dans ce collège il y a plus de vingt ans et se spécialisait en l’histoire de l’Asie du sud-est, en plus de parler couramment le mandarin. Avant sa carrière de professeur, Metallo a travaillé pour l’Agence Centrale d’Intelligence (CIA).  Il s’intéressait particulière à la Chine du 20e siècle et les relations entre l’Asie et les États-Unis, comme on peut le constater à travers son article intitulé « American missionaries, Sun Yat-Sen, and the ChineseRevolution ». Dans ce texte, l’auteur montre la relation changeante entre trois entités de 1911, le moment de la révolution chinoise, et la décennie qui a suivi. Les sources utilisées sont variées : rapports politiques, articles de revues spécialisées, lettres, entrevues, livres, etc.

Metallo débute l’article avec la fin de la dynastie Mandchoue et l’apparition d’un gouvernement provisoire, que le gouvernement américain soutenait tout en faisait preuve de prudence, tandis que les différentes groupes de missionnaires supportaient ouvertement la mise en place d’un gouvernement chinois républicain puisque les Mandchoues avaient mis des obstacles au travail des missionnaires. Malgré le peu d’attention que le gouvernement américain accordait aux missionnaires en Chine, ceux-ci ont quand même marqué l’attention du public avec l’enthousiasme qu’ils ressentaient visiblement envers les révolutionnaires à ce moment, voyant la Chine comme enfin prête à convertir et à s’ouvrir à une « moralité supérieure ». Ce rêve semblait d’autant plus possible que les chefs révolutionnaires tenaient des liens positifs avec les missionnaires à travers des missions éducatives comme le Y.M.C.A.


L’espoir des missionnaires a atteint un nouveau sommet à l’arrivée de Sun Yat-Sen qui a pris la tête du gouvernement provisoire au début. Étant élevé dans des écoles missionnaires à Hawaii et Hong Kong, il a été, jeune, exposé par les études occidentales et favorables à celles-ci. De plus, il a été baptisé par le missionnaire Dr. Charles R. Hager en 1884. Ses intérêts politiques l’ont mené à être élu chef du T'ung Meng Hui, un groupe de Chinois révolutionnaires. Sun cède son poste au gouvernement à Yuan Shih-k’ai, un chef politique et militaire. Par la suite, grâce à un compromis, les Mandchoues abdiquent en échange du retrait de Sun. Les missionnaires ont vu le geste de Sun comme un symbole d’humilité, ennoblissant encore plus sa personne. Ils approuvaient également Yuan, voyant en lui la seule personne capable d’unifier la Chine et qui supportait aussi le travail des missionnaires.

Cependant, la situation a pris une tournure soudaine lorsqu’il apparut que Yuan outrepassait ses pouvoirs établis légalement pour agir, menant à une distance entre lui et Sun Yat-Sen. Malgré un moment de répit en 1912 où Yuan rassurait Sun de ses bonnes intentions, il persistait dans son comportement. À la fin de cette année, le président Wilson était élu aux États-Unis et montrait une attitude plus favorable à la Chine et aux missionnaires là-bas, tentant d’installer un diplomate américain avec un passé religieux et un intérêt pour la Chine, sans succès. Entre-temps, en 1913, les gestes de Yuan devenaient de plus en plus douteuses et pourtant, l’opinion américaine et celle des missionnaires demeurait positive, croyant Yuan comme l’homme de la situation. D’un autre côté, Sun Yat-Sen ne partageait pas le même avis et participa cette année à la Seconde Révolution qui se solda par un échec, n’étant soutenue ni par la population, ni par la communauté internationale. Les missionnaires, particulièrement, étaient profondément déçus par Sun qui devient gênant, alors qu’il était une figure publique du Christianisme. Le comportement de Yuan, loin d’être parfait et s’éloignant du modèle républicain, avait toujours le support des missionnaires, puisque Yuan favorisait l’éducation et le progrès.

Bref, l’auteur, à travers une recollection d’événements historiques, réussit à montrer en partie la raison du succès du Christianisme en Chine au 20e siècle. Il explique bien, en autres, le point de vue des missionnaires à cette époque, surtout par rapport à Sun Yat-Sen. Par contre, ce texte ne suffit pas à expliquer le phénomène du Christianisme en Chine en entier à cette époque. En effet, il y a presque aucune mention du peuple et du travail des missionnaires sur le terrain. Il faut donc consulter d’autres textes.

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