samedi 13 avril 2013

Beyond Cultural Imperialism

Beyond Cultural Imperialism: Cultural Theory, Christian Missions, and Global Modernity

Texte de Simon Deschênes

Source : DUNCH, Ryan, « Beyond Cultural Imperialism: Cultural Theory, Christian Missions, and Global Modernity », History and theory, vol.41, no 3, oct.2002, p.301-325.

Ryan Dunch est présentement professeur au département des études est-asiatiques de l’Université de l’Alberta. Il concentre la plupart de ses recherches sur la place et le rôle du christianisme dans la Chine contemporaine. En ce moment, il rédige un livre sur le rôle des missionnaires en Chine vers la fin de la dynastie Qing.
 
Dans son article, l’auteur sépare sa recherche en trois parties. La première section servira de point de départ en remettant dans son contexte usuel le concept d’« impérialisme culturel ». Ensuite, il sera question de l’utilisation du concept d’« impérialisme culturel » dans le cadre des missionnaires. Finalement, Dunch établira une historiographie des missions dans la Chine moderne.
 
Tout d’abord, l’auteur considère qu’il est difficile de réellement bien définir ce qu’est l’impérialisme culturel puisqu’il a été utilisé de différentes manières. Néanmoins, la caractéristique qui ressort le plus est celle d’une domination culturelle. Cette domination se ferait grâce à un pouvoir coercitif, que ce soit par des jeux politiques ou des contraintes économiques. Dans le cas présent, Dunch se servira de ce concept pour illustrer la dynamique entre les missionnaires et les Chinois.


Par après, l’auteur considère que le concept d’impérialisme culturel, lorsqu’on le relie au cas des missionnaires en Chine fait ressortir deux éléments distincts. D’une part, l’impérialisme culturel se situe entre la seconde moitié du XIXe siècle et la première moitié du XXe siècle. Cela fait donc automatiquement référence à une domination culturelle puisqu’il n’y avait pas de contrôle politique. Toutefois, l’auteur souligne que les missionnaires n’avaient pas nécessairement une influence assez forte sur le politique ou sur l’économie du pays. Le second élément désigne l’attitude condescendante et raciste de certains missionnaires. Par contre, aux yeux de l’auteur, il s’agit là plus d’une attitude se rapprochant davantage au paternalisme plutôt qu’à une imposition de la culture.
 
Ensuite, Dunch considère que les missionnaires ont davantage joué un rôle dans la transformation globale de l’époque moderne plutôt que de jouer les agents d’une domination culturelle. Dans le cas de la Chine, les missionnaires considéraient qu’ils avaient fait entrer la Chine dans le monde moderne. Pour soutenir ces propos, l’auteur tient à souligner que les missionnaires ont fait prendre conscience aux Chinois de leur situation, les laissant ainsi entrer dans la modernité sans les guider d’une quelconque façon. Cela est notamment appuyé par la recherche menée par Wang Lixing, qui soutient que les missionnaires américains étaient davantage axés sur l’échange culturel plutôt que la domination culturelle, notamment en désapprouvant la théorie de l’évolution de Darwin et la Révolution française. Cela a permis de développer un discours nationaliste dès les années 1949 avec l’arrivée au pouvoir de Mao.
 
Finalement, l’auteur aborde la thèse que les missionnaires ont joué un rôle pour développer un sécularisme à l’échelle internationale. Cela fut possible grâce à leurs nombreux écrits et conférences et à leurs nombreuses connections à travers le monde puisque les missionnaires demeuraient rattachés à leur ordre religieux. Les missionnaires ont alors pu diffuser des concepts plus universels.
 
Bien que l’auteur aborde un sujet fort passionnant, il n’en demeure pas moins que, par moment, il est difficile de le suivre dans son cheminement argumentatif. De plus, bien que sa thèse concernant les missionnaires comme vecteur de la globalisation, il me semble que ses arguments manquent quelque peu de poids pour réellement convaincre ses potentiels lecteurs.

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