vendredi 19 avril 2013

Catholic Revival During the Reform Era

Texte par Catherine Gauthier

Madsen, Richard. “Catholic Revival During the Reform Era”. The China Quarterly. No. 174 (Juin 2003), 468-487.

Professeur dans le département de sociologie de l’Université de Californie et détenteur d’une maitrise en études asiatiques et d’un doctorat en sociologie, Richard Madsen se spécialise sur les questions d’idéologies morales, de religion chinoise et de sociologie comparative, religieuse et culturelle/idéologique. Dans l’article « Catholic Revival During the Reform Era », publié en 2003 dans la revue The China Quarterly, il traite du renouveau de la religion catholique en Chine en expliquant sa progression lente, l’intensité de ses conflits et le mélange entre l’antagonisme et la coopération entre celle-ci et le gouvernement chinois. Pour ce faire, il présente les aspects de ses sacrements religieux, sa représentation dans les communautés rurales et l’impact des relations conflictuelles entre la République populaire de Chine et le Vatican.

Madsen explique d’abord qu’on estime environ le nombre de catholiques en Chine entre 10 et 12 millions de membres, majoritairement très pieux par rapport à leurs confrères en Europe et en Amérique du Nord. En pleine période de renouveau religieux général en Chine, qui peut être attribué entre autre à l’effondrement de l’idéologie marxiste, à la mobilité sociale, à un relâchement du pouvoir répressif du gouvernement ou encore à la facilité d’accès au monde via les divers modes de communications, le catholicisme se voit aussi boosté, bien qu’on lui trouve aussi des facteurs distincts qui marquent son renouveau (469). En effet, alors que les autres religions en Chine voient leur nombre d’adhérents augmenter de façon parfois exponentielle, la religion catholique connait une hausse plus constante, suivant de façon générale la hausse démographique du pays. De plus, les confrontations entre les autorités chinoises et la religion catholique attirent l’implication d’un troisième parti, le Vatican, attachant ainsi une dimension externe au conflit. Cela ajoute aussi une dimension politique à l’évolution du catholicisme, alors que les relations entre le Vatican et la République alternent entre coopération et hostilité.


L’auteur fait un court historique de la religion catholique en Chine, mentionnant diverses étapes de son développement, passant par l’arrivée du jésuite Matteo Ricci en 1583, sa nomination en tant que ‘religion hétérodoxe’ par l’empereur Yongzheng en 1724, le support des impérialistes Européens au 19ème siècle, le recul devant la Rébellion des Boxers et la croissance qui s’en suit (470). Le Vatican, avec ses idées anti-communistes, se heurte au gouvernement chinois dès l’arrivée au pouvoir du régime communiste, qui impose un contrôle de l’Église catholique avec la formation de l’Association Patriotique Catholique (APC) et la répression des diverses religions. Avec l’APC d’un côté, qui offre des opportunités au sein du Parti aux cléricaux qui adhèrent à leurs idées, et le Vatican de l’autre, qui interdit à ses prêtres de s’allier au Parti sous peine d’être excommunié, on voit apparaitre deux factions dans l’Église catholique chinoise : l’Église ‘ouverte’, celle permise par l’APC, qui prône une sorte d’indépendance vis-à-vis Rome; et l’Église ‘clandestine’, qui est reconnue par le Vatican et dont les prêtres sont sacrés par ce dernier, et non par le gouvernement.

On remarque une certaine diminution des tensions entre le Vatican et la République sur la question du catholicisme au fil des années. Il reste toutefois certaines sources de conflits, notamment à propos de qui a le dernier mot sur la nomination des prêtres. Les négociations de 1999 à ce sujet contribuent au maintient des tensions, alors que le gouvernement refuse de laisser le Vatican gérer l’élection des cléricaux en Chine. En effet, le PCC tient à élire les évêques et les prêtres pour s’assurer un contrôle sur leur rôle et impact politique et social, et ainsi s’éviter toute perturbation en maintenant la stabilité sociale dont il a tant besoin (484). Du côté du Vatican, on tient à avoir le dernier mot sur l’élection des hommes d’Église afin de protéger les catholiques de la corruption et de l’extorsion facilités par les nominations de l’APC (484). Ce conflit politique entre le Parti et le Vatican est, selon Madsen, remporté par ce dernier, car il s’attire la fidélité de la majorité des pratiquants catholiques en Chine (485).

Le sociologue termine en soulignant que l’Église catholique en Chine s’est développée en divers temps et diverses directions, par un processus d’évolution ralenti par les mentalités et le style de vie des paysans, qui forment la base de l’Église chinoise (486). Il ajoute aussi que les relations entre le gouvernement et Rome sont très politisées alors que chacun vise le contrôle bureaucratique de l’institution religieuse, et que l’alternance entre la coopération et le conflit affecte l’Église catholique chinoise dans son évolution au sein d’une société en pleine expansion urbaine, sociale et économique. Dans le cadre du cours, le texte de Madsen explique l’évolution de la relation entre l’État et l’Église catholique en Chine sur le plan religieux, politique et social, ce qui permet une meilleure compréhension sur le rôle joué par le Vatican dans les affaires religieuses en Chine.

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