jeudi 18 avril 2013

The Role of the YWCA in the Development of the Chinese Women’s Movement, 1890-1927



DRUCKER, Alison R.: “The Role of the YWCA in the Development of the Chinese Women’s Movement, 1890-1927”, Social Service Review, vol. 53, no 3, sep. 1979, pp. 421-440.

Par Romy Martel

Alison R. Drucker travaille pour le bureau des droits civils au ministère de la Santé, de l’Éducation et du Bien-être social américain. Elle a écrit quelques ouvrages portant sur l’influence de l’Occident dans des mouvements de libération de la femme en Chine, notamment “The influence of Western Women on the Anti-Footbinding Movement 1840-1911”.

Alison R. Drucker nous parle dans ce texte de la YWCA, la Young Women’s Christian Association, de sa naissance aux États-Unis et en Angleterre et de son importation en Chine, ainsi que comment ce groupe a rehaussé le statut de la femme en Chine, encore prise de son carcan traditionaliste, au début du XXe siècle. 



Tout d’abord, il faut savoir que même si la question de la place de la femme existait déjà en Chine, surtout chez les intellectuels, c’est le contact avec l’Occident qui a permis le développement de cette pensée, tout d’abord en 1842 avec la fin de la première guerre de l’opium, puis dans les années 1890 lors de la guerre sino-japonaise où la Chine s’est alors occidentalisé, l’amenant à réfléchir à la question de la femme et permettant ainsi l’implantation de la YWCA à cette époque.

Le texte d’Alison R. Drucker se divise en quatre parties : la naissance de la YWCA et son arrivée en Chine, le recrutement de membres dans la population chinoise, le programme de la YWCA chinoise et son déclin dans la fin des années 20. 
La YWCA a été fondée en 1886 aux États-Unis et peu de temps après en Angleterre dans une volonté « de devenir meilleur et de rendre les autres meilleurs » alors que la communauté protestante était composée en majorité de femmes. Cette association a alors été à l’origine de l’insertion des femmes dans les milieux industriels et universitaires, et avait pour objectif un progrès social en Afrique et en Asie. C’est pourquoi, en 1890, la YWCA est importée en Chine par de nombreux missionnaires anglais et américains majoritairement féminins. Étant donné que les États-Unis avaient plus de ressources que l’Angleterre, c’est surtout eux qui ont financé la YWCA et la majorité des membres étaient d’abord américains. Toutefois, pour faire de la YWCA en Chine quelque chose de plus national, il fallait recruter des Chinoises. Des comités de femmes ont donc été mises en place, d’abord dans des écoles de missionnaires avant de s’étendre aux écoles régulières, puis à plusieurs échelons territoriaux. La YWCA a joué un grand rôle dans la libéralisation de la femme en Chine. Elle a tout d’abord transmis aux femmes chinoises les connaissances pour travailler en usine et les aider émotionnellement dans une société où l’artisanat laissait sa place aux grandes usines en ville et que les jeunes femmes devaient quitter leur village pour travailler. Elle a donc contribué à une certaine réussite économique et sociale des femmes dans la société. Elle a également permis de développer certains aspects liés au bien-être, avec l’organisation d’activités par les membres des comités, comme la chorale dans des hôpitaux, l’enseignement des caractères chinois aux illettrés ainsi que plusieurs campagnes de prévention, l’amélioration de l’hygiène et de l’éducation pour les femmes. Elle a également aidé à la politisation des femmes, surtout vers la fin des années 20. Cependant, malgré tout ce que cette association a accompli, elle se retrouve en déclin dès la fin des années 20. La première raison lui vient de son titre chrétien. Étant donné que ses actions n’étaient pas tournées vers les chrétiens chinois uniquement, cela lui valait des critiques de la communauté chrétienne, et étant donné qu’elle donnait quand même une image de chrétienté à la population chinoise par son nom, elle était vue comme une marque de l’occident « teinté d’impérialisme et de racisme », ce qui fait qu’elle était détestée des groupes anti-impérialistes. Elle était également critiquée par des associations féministes qui lui reprochaient d’être chrétienne et donc d’être rattachée à la Bible qui est un modèle de non-égalité des sexes, ne serait-ce que par Adam et Ève. Son déclin est également parce que beaucoup d’autres groupes avec la même idéologie sur le statut de la femme sont apparus, abaissant ainsi la popularité de la YWCA qui n’attira alors qu’une partie minoritaire des femmes. 

Ce texte est intéressant pour notre thème car malgré le déclin que cette association a connu, le fait qu’elle vienne de l’Occident et soit liée au christianisme en fait quelque chose de moderne qui a permis l’amélioration d’un pan de la société qui n’aurait pas changé si cette rencontre de la Chine avec l’Occident ne s’était pas faite. 





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